Les convictions d' un sceptique

Abstract

Para definir el pirronismo, en la "Apologie de R. Sebond", Montaigne resume por sí solo, palabra por palabra, el comienzo de los Esbozos (o Hipotipos) de Sextus Empiricus, donde se distinguen tres orientaciones gnoseológicas: la de dogmáticos, que afirman haber encontrado la verdad; la de los escépticos de la Nueva Académie, quienes afirman que no podemos alcanzarlo; finalmente los de los pirronios, que simplemente dicen que lo están buscando. Al contrastar esta última actitud con otros dos (a pesar de la tradición que desde Cicerón y S. Agustín asociaron Pyrrho a otros escépticos, como muestra Jean-Paul Dumont), Montaígne rechaza tanto la inercia del "escepticismo", en el sentido banal del término, como la arrogancia de los llamados poseedores del conocimiento: enfatiza la actividad de una búsqueda (el "zetético" de Sextus) estimulado por la reflexión sobre sí mismo, que revela las condiciones iniciales y permanentes: asombro al principio (cómo es eso...), y en el camino la conciencia de la precariedad de los logros. Así concebida, La "ignorancia" pirroniana no es otra cosa que este "despertar del pensamiento" que tan perfectamente analizó Jean-Yves Pouilloux, y la contrapartida del "deseo de saber" aristotélico alegado por Montaigne al comienzo del último capítulo de los Ensayos.

Pour définir le pyrrhonisme, dans l'"Apologie de R. Sebond", Montaigne résume à lui seul, mot à mot, le début des Esquisses (ou Hypotypes) de Sextus Empiricus, où se distinguent trois orientations épistémologiques : celle de la dogmatique, qu'ils revendiquent avoir trouvé la vérité; celle des sceptiques de la Nouvelle Académie, qui affirment qu'on ne peut y parvenir ; enfin ceux des Pyrrhoniens, qui disent simplement qu'ils le cherchent. En opposant cette dernière attitude à deux autres (malgré la tradition qui depuis que Cicéron et S. Augustin associaient Pyrrhon à d'autres sceptiques, comme le montre Jean-Paul Dumont), Montaigne rejette à la fois l'inertie du « scepticisme », au sens banal du terme, comme l'arrogance des soi-disant détenteurs du savoir : elle met l'accent sur l'activité de recherche (le « zetético » de Sextus) stimulé par l'autoréflexion, qui en révèle les conditions initiales et permanentes : l'étonnement d'abord (comment est-ce...), et chemin faisant la prise de conscience de la précarité des acquis. Ainsi conçue, l'« ignorance » pyrrhonienne n'est autre que ce « réveil de la pensée » si parfaitement analysé par Jean-Yves Pouilloux, et le pendant du « désir de savoir » aristotélicien allégué par Montaigne au début du dernier chapitre des Essais.